Carton plein pour le canal des Deux Mers

Le canal des Deux Mers serait-il sur le point de connaitre une nouvelle prospérité après ces 30 années de métamorphose en roue libre qui ont suivi la fin du trafic marchand? A la première réunion du Comité du Bien Canal du Midi qui s’est tenue au château de Bonrepos Riquet a été évoqué d’abord la nouvelle gouvernance à élaborer en commun et le développement de l’activités tourisme et fret. On retrouvera ainsi la même réflexion le lendemain au séminaire sur le développement économique du canal des Deux Mers, à l’Hôtel de Région, en présence du ministre du tourisme, de la présidente de la région et de diverses personnalités.

Le fret a encore été à l’honneur à Saint-Gilles où Marc Papinutti, directeur général de VNF, et les mêmes personnalités pésentes au château de Riquet, inauguraient les travaux d’aménagement pour les bateaux de transport en rappelant le lien entre les canaux de Garonne, du Midi et du Rhône à Sète. Une région traversée, structurée, animée par la voie d’eau, mais aussi reliée au reste de l’Europe, entre Bordeaux et Bratislava.

Après avoir réalisé un premier voyage test en 2014 avec le Tourmente, un deuxième transport a été effectué ce mois de juin entre le canal du Midi et le Rhône avec des balles de carton, chargées par nos soins à Roubia et déchargées à Roquemaure.

Ce voyage a démontré la faisabilité et la viabilité économique de ce transport, mais il a aussi pointé les obstacles au redéploiement de l’activité fret sur le canal.

En effet Il a été nécessaire de faire appel à des transporteurs routiers à qui il a fallu demander de s’adapter à une situation qu’ils ne maîtrisaient pas, avec du matériel qui n’est pas dédié au déchargement d’un bateau. Il a fallu aussi trouver un lieu de chargement, ce qui est plus que rare sur le canal, et enfin nous n’avons pas pu décharger au port du Pontet, au plus proche de la destination finale, faute d’un équipement adapté au déchargement des balles de carton.

Ainsi, mais à une moindre échelle, nous avons rencontré les mêmes problèmes que sur l’ensemble du réseau fluvial national : un retard sur les investissement dans les infrastructures, des coûts de manutention trop élevés, une difficulté à intéresser les chargeurs mal informés sur le potentiel offert par le fluvial.

Pour concrétiser les objectifs annoncés lors des différentes rencontres, réunions, colloques ou séminaires faisant l’apologie du transport fluvial, il est nécessaire d’élaborer un programme d’actions, de réserver des moyens financiers, et enfin de soutenir les acteurs de cette renaissance, les entreprises qui auront fait le choix du fluvial pour leur logistique et les transporteurs fluviaux, maillon incontournable du report modal vers la voie d’eau.

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